EDITORIAL
Editorial
Carolina Gonçalves, Denis Alamargot, Marie-France Morin
Plusieurs recherches montrent l'importance d'ancrer les apprentissages langagiers des élèves dans une perspective socio-culturelle de l'écrit. Le dernier rapport de l’EU Hight level group of experts on Literacy(2012) rappelle que l'école ne doit pas seulement être un lieu où les jeunes élèves développent des habiletés en lecture et en écriture. Elle doit également offrir des contextes riches et variés qui encouragent et supportent des pratiques pédagogiques qui, à leur tour, favorisent le développement d'habiletés complexes impliquées dans le développement littéracique. Cette école «d'aujourd'hui» se doit également de permettre un contact avec différents types d'écrits qui contribuera à ce que les élèves progressent dans un environnement riche et de qualité. L'importance de cet environnement socio-culturel, à haut potentiel pour le développement des jeunes lecteurs et scripteurs, implique notamment la prise en compte de la qualité des interactions en classe, tant entre l'enseignant et ses élèves qu'entre les élèves. La place qu'occupent ces interactions dans les apprentissages invite à considérer l'importance de la variété des dispositifs pédagogiques mis en œuvre par l'enseignant.
L’approche cognitive des apprentissages dégage l’importance de créer des liens entre les résultats issus de la recherche et les réalités de la classe. Les évolutions des travaux en lecture et production rendent aujourd’hui possible l’irrigation des pratiques de classe par les données de la recherche. Les études portant sur le développement de la graphomotricité, l’acquisition de l’orthographe, l’articulation dans le temps des traitements rédactionnels, les relations entre lecture et écriture et la coordination de ces deux activités, représentent autant d’apports pour améliorer et soutenir le développement de la littératie, en relation avec les caractéristiques des élèves et le contexte. L'ensemble de ces textes permettra d'approfondir la question des pratiques de lecture et d'écriture à l'école en considérant le niveau de progression des élèves de la maternelle à l'école primaire.
Le texte de Florence Mauroux, intitulé Activités d’écriture approchée et entrée dans l’écrit des jeunes enfants: analyse comparative de démarches didactiques en première primaire en France, présente le suivi d’une cohorte d’élèves pratiquants des séances hebdomadaires d’écriture approchée dont l’objectif est de décrire la démarche didactique mise en œuvre par les enseignantes lors de séances d’enseignement de l’écriture. Ces démarches ont aussi permit de faire la caractérisation des démarches qui sont plus favorables au développement de compétences métalinguistiques des jeunes scripteurs. À la fin, l’auteur met en évidence l’importance des pratiques régulières d’activités d’écriture approchée.
Dans le texte Écriture, stéréotypes et créativité, Brigitte Marin interroge les effets de dispositifs d’enseignement apprentissage de l’écriture de textes narratifs, en soulignant la valence positive du stéréotype dans le processus d’appropriation de ce genre de récit, avec élèves du cycle 3 de l’école élémentaire. Pour cela, l’auteur met en relation deux recherches dans lesquelles les élèves ont profité de ressources différentes: la première aide avec un statut d’outil technique et pour la seconde un instrument psychologique. D’après les résultats, mobiliser les stéréotypes du récit de fiction permet de le comprendre.
Dans la poursuite du thème sur le genre du récit chez les jeunes scripteurs, Kathy Similowski s’interroge comment le lexique fourni et intériorisé peut être un moyen efficace pour construire un genre, en montrant l’articulation entre imitation et invention dans le processus d’écriture chez les jeunes enfants. L’étude présentée analyse les modes de récupération de ressources textuelles fournies par les conditions de production. L’étude se prétende comme une contribution à la réflexion didactique sur les dispositifs que permettent aux élèves de travailler la récupération de ressources spécifiques au genre.
Natalie Lavoie et Monica Boudreau, auteurs du texte Le crayon et le clavier pour écrire au préscolaire et en première année considèrent que les TIC jouent un rôle de plus en plus important dans le développent de la compétence d’écriture et comparent dans leur étude deux modes d’écrire: le crayon et le clavier, utilisés par les enfants en préscolaire et début de primaire. Dans l’étude, les auteurs questionnent les difficultés que les enfants rencontrent avec ces deux outils d’écriture. Les résultats présentés font ressortir le besoin que les enfants scripteurs ont du crayon pour écrire, même s’ils ont une préférence pour l’utilisation du clavier.
Ketevan Djachy et Mariam Pareshishvili, dans son texte La contribution des technologies à l’apprentissage du français à l’école primaire géorgienne, présentent une méthode audiovisuelle pour apprendre le français aux enfants non francophones à l’âge de 7-10 ans en Géorgie à travers l’utilisation des moyens audiovisuels. Le texte souligne l’importance et l’efficacité du soutien des TIC dans l’apprentissage d’une langue étrangère, en particulier dans l’utilisation de la vidéo dans une méthode interactive d’apprendre la langue.